L'autre volet de cette commission d'enquête porte sur un sujet que, pour le coup, vous avez – malheureusement pour le pays – été amené à traiter, à savoir celui du radicalisme et du fondamentalisme religieux, notamment en détention. Des décisions ont été prises en la matière sous le mandat du Président Hollande. Je pense notamment à la réforme de la politique de lutte contre la radicalisation en détention, avec le remplacement des unités de prévention de la radicalisation (Upra) par les quartiers d'évaluation de la radicalisation (QER).
Le parcours carcéral de Franck Elong Abé, l'homme qui a ôté la vie à Yvan Colonna, soulève des questions. Plusieurs préconisations avaient été faites en faveur de son placement en QER, mais elles n'avaient pas été suivies d'effet. Vous étiez ministre de la Justice lorsque les QER ont été créés. Pensez-vous qu'un placement de Franck Elong Abé en QER aurait été approprié vu son profil – son radicalisme avéré, ses troubles psychiatriques avec un antécédent d'internement, le fait qu'il soit parti combattre à l'étranger – et, dans l'affirmative, cela aurait-il pu apporter quelque chose ?