J'ai évoqué un parcours un miroir et c'est de cela qu'il s'agit, symboliquement et humainement : qu'on le veuille ou non, l'assassinat du préfet Claude Érignac et celui d'Yvan Colonna se confondent dans l'histoire de la relation entre la Corse et la République. Notre commission d'enquête vise à ouvrir toutes les hypothèses dans son champ de compétence et ne peut s'enfermer a priori. J'entends l'argument « Si on avait su ; si on avait fait… ». Mais quand on confronte les faits et les propos de certains de nos interlocuteurs, on se dit que soit on prend les députés pour des imbéciles, soit on est confronté à une vaste incompétence, et cela ne permet pas de clarifier les choses. Toutes les hypothèses doivent être examinées, dont celles de la succession de hasards et de l'incompétence. Mais si on ne peut exclure d'autres hypothèses, c'est parce qu'il s'agit d'un territoire qui a connu ce genre de chose, avec le traumatisme du passage du préfet Bernard Bonnet après la mort du préfet Claude Érignac, époque pendant laquelle l'État a répondu à cet assassinat comme le voulaient ceux qui l'avaient fomenté : un préfet a quand même provoqué un attentat !