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Intervention de Ersilia Soudais

Séance en hémicycle du mardi 14 février 2023 à 21h30
Projet de loi de financement rectificative de la sécurité sociale pour 2023 — Après l'article 2

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaErsilia Soudais :

Rappelons tout de même que, pour le compenser, l'État s'est durablement attaqué aux aides personnelles au logement depuis 2017 : coupe de 5 euros par mois des aides personnalisées au logement en 2017, désindexation régulière de l'inflation depuis 2018, réduction du loyer de solidarité, suppression des APL Accession. Selon la Fondation Abbé-Pierre, l'ensemble de ces mesures aurait permis d'économiser 10 à 15 milliards d'euros en 2021 : comme quoi, dès qu'il s'agit du budget de l'État, il est possible de compenser une baisse de recettes en utilisant celles d'une autre ligne budgétaire, qui n'a pourtant rien à voir. Contrairement à ce qu'avance le Gouvernement, notre système de retraite par répartition n'est pas en déficit : l'État a simplement fait le choix politique d'allouer une part de PIB moins importante au bien commun.

Alors, pourquoi rétablir l'ISF ? Toutes les études récentes le montrent : en France, ce sont bien les riches qui paient le moins d'impôts proportionnellement à leurs revenus. Nous vous entendons régulièrement déclarer, chers collègues, que la France est le pays où l'imposition des entreprises est la plus forte : n'oublions pas non plus que les aides publiques aux entreprises représentent près de 160 milliards d'euros chaque année, et que les entreprises du CAC40 payent seulement 5 % d'impôts à l'État français. Encore un cadeau sur lequel l'État ferme les yeux…

Au vu de ces éléments, le rétablissement de l'ISF prend donc tout son sens. À ceux qui me rétorqueront que l'ISF fait fuir les plus riches à notre plus grand malheur, je répondrai que nous n'avons qu'à imiter le pays le plus communiste au monde : les États-Unis d'Amérique. Où qu'ils soient sur la planète, les exilés fiscaux français seraient retrouvés, leurs revenus analysés, et ils paieraient leur juste part d'impôts à leur pays : la France. Si les États-Unis y parviennent, il n'y a aucune raison pour que la France en soit incapable, si ce n'est par manque de volonté politique d'un Gouvernement qui tape toujours sur les mêmes : les pauvres et les classes moyennes. Moi, je suis comme Louise Michel : ambitieuse pour l'humanité.

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