Tout d'abord, je veux remercier les présidents de groupe qui ont condamné les mots prononcés, pour leur soutien et leur solidarité. Leurs propos n'emportent, je le sais, ni soutien ni adhésion à la réforme que je présente devant vous. Je considère qu'ils participent de la volonté de maintenir un climat républicain dans cet hémicycle, et je leur en suis particulièrement reconnaissant.
J'ai l'immense honneur d'avoir siégé dans cet hémicycle à partir de 2007, puisque j'ai été élu député à quatre reprises par les habitants de mon département ; j'ai siégé dans l'opposition et dans la majorité. J'ai l'immense honneur d'être à présent membre du Gouvernement et, semaine après semaine, de défendre des projets de loi et de répondre aux questions des parlementaires – j'essaie de le faire le mieux possible.
J'ai toujours considéré, au plus profond de moi, que la violence, qu'elle soit physique, verbale ou symbolique, n'avait aucune place dans la vie politique. Je souscris à ce qu'ont dit un certain nombre de présidents de groupe, notamment le président André Chassaigne, que je côtoie depuis mon premier mandat de député. Les mots peuvent être vifs, les arguments acérés, la contestation très forte, les démonstrations difficiles et soutenues ; c'est le sel de la démocratie. Je préfère mille fois les débats de fond les plus ardus, ceux qui vous poussent dans vos retranchements, vous permettent d'aller au fond des questions et, parfois même, de convaincre vos interlocuteurs – ou d'être convaincus par eux –, à tout autre emportement ou excès.
La seule chose qui compte pour moi à cette heure, ma seule préoccupation, c'est que la réforme puisse être examinée et que nous allions au fond des choses.
Monsieur le député, j'entends vos excuses. Elles ont le mérite d'exister, et elles permettent au débat de se poursuivre. Depuis une dizaine de jours, vous avez employé à mon égard dix à douze qualificatifs que je peux considérer comme insultants, dont un qui a atteint le paroxysme de l'insulte. J'entends vos excuses, mais vous comprendrez qu'être traité d'assassin ne se pardonne pas.
Néanmoins, je l'ai dit, ces excuses ont un mérite : elles permettent au débat de se poursuivre, et c'est mon seul souhait.