Après l'annonce de cette audition, le groupe La France insoumise - NUPES a reçu un grand nombre de courriers de la part de salariés de Santé publique France qui soulignent une situation pour le moins paradoxale : un organisme chargé des soins au plus grand nombre maltraite une partie non négligeable de ces salariés. Il faut mettre fin à cette situation insupportable.
Ce n'est un secret pour personne désormais, les structures publiques chargées des missions cruciales que vous évoquez – information, veille, alerte, surveillance, réponse sanitaire – ont été désarmées dans les années précédant la crise du covid au profit de structures privées telles que le cabinet McKinsey dont les prestations sont à la fois dispendieuses et inefficaces.
À sa création, la réserve sanitaire devait réunir cinquante personnes selon l'objectif fixé en 2007 par Xavier Bertrand. Quinze ans plus tard, elle n'en compte plus que vingt et une – c'est une liquidation en bonne et due forme. Quelles perspectives offrez-vous à ce service à l'os ?
Le baromètre social 2022 pointe une situation catastrophique : 71 % des salariés déclarent encourir des risques psychosociaux ; 62 % estiment que la prévention est inexistante ; 46 % se disent exposés à des risques dans le semestre ; 35 % connaissent un tel stress qu'ils ne parviennent pas à se déconnecter. Surtout les salariés les plus anciens et expérimentés témoignent d'une défiance à l'égard de leur direction générale. La presse et les syndicats se sont fait l'écho du malaise des salariés lié au sous-dimensionnement de l'organisme, à la démultiplication des services, au chevauchement des périmètres et aux couacs qui abîment l'image de Santé publique France. Sans doute les choix politiques ont-ils accentué la pression sur les agents et dégradé leur bien-être. Comment comptez-vous améliorer les conditions de travail ? Avez-vous connaissance des conclusions des missions de l'inspection du travail et par l'Inspection générale des affaires sociales (IGAS) diligentées en 2022 ?
Le 8 novembre, le ministre de la santé et de la prévention et le ministre des solidarités, de l'autonomie et des personnes handicapées ont annoncé la création d'une direction de préparation et de gestion des crises sanitaires. Quelle peut-être la place de Santé publique France en son sein ?