Chers collègues de la majorité relative, nous n'avons pas la même éthique parlementaire. Notre responsabilité à nous, puisque le terme « responsabilité » est beaucoup revenu dans vos interventions, c'était de faire entendre dans cette commission la voix de ces 72 % de Français et de ces neuf actifs sur dix qui perçoivent votre réforme comme injuste et incroyablement brutale – ce qu'elle est. Nous avons voulu faire entendre ici la voix des 2,8 millions de personnes qui se sont mobilisées hier et des 8 700 personnes qui ont manifesté à Annonay, la ville du ministre du travail, du plein emploi et du retournement de veste, Olivier Dussopt. Notre objectif était de faire entendre la voix de celles et ceux qui exigent le retrait de cette réforme, et non d'apporter un témoignage, comme l'a fait le Rassemblement national – Marine Le Pen n'a d'ailleurs rien trouvé de mieux, en plein mouvement social, que d'insulter ce matin à la télévision les organisations syndicales unies et déterminées qui savent, quant à elles, pourquoi elles se battent.
Vous dénoncez le nombre d'amendements que nous avons déposés. Sachez que nous en avons déposé autant que de souffrances suscitées par cette réforme, autant que de situations difficiles, de vies brisées et déchirées par votre texte ainsi que le décrivent les témoignages que nous recevons chaque jour.
Plusieurs points qui se suivent, cela forme une ligne, la ligne du passage en force. Vous sentez bien que vous êtes obligés d'aller vite, parce que votre majorité relative est en train de devenir une minorité absolue. Vous avez donc choisi de nous imposer une salle trop petite, trois jours de suite, alors qu'il aurait été possible de nous offrir des conditions de travail satisfaisantes. (Protestations.) Vous avez choisi de ne pas nous accorder le temps suffisant pour un débat de qualité. Vous avez monté, en conférence des présidents, une entourloupe pour offrir au groupe Rassemblement National la motion référendaire. Votre haine de la NUPES vous conduit à tout brûler sur votre passage !