Les propos de M. Bazin ne sont pas ringards, ils sont très répandus sur les plateaux de télévision.
Tous les jours, les agents d'entretien, les caristes, les manutentionnaires, les chefs de rayon dans la grande distribution, les agents des hôpitaux, les enseignants créent de la richesse. Jamais la France n'a été aussi riche.
Lorsque le même jour, dans Les Échos, vous lisez en Une « Retraites : les derniers arbitrages du Gouvernement » et en page 27 « Dividendes record pour les géants du CAC40 en 2022 », la question de la répartition de ce gâteau qui ne cesse de grossir se pose. Elle se pose d'un point de vue économique et social, mais aussi moral.
L'unité de la nation était au cœur des vœux du Président de la République, unité face aux crises que nous avons traversées – covid, guerre en Ukraine – mais aussi face à la crise écologique que nous subirons durablement. Comment garantir l'unité de la nation quand les Français ont le sentiment d'une sécession des riches – qui trouve un prolongement dans la sécession d'Emmanuel Macron ? Dans L'Opinion, on lit aujourd'hui un article titré « Macron seul contre tous », dans lequel même François Bayrou admet qu'une « partie importante de l'opinion ne se reconnaît pas dans cette réforme », et un parlementaire de la majorité s'interroge : « et encore je ne sais pas si son gouvernement soutient vraiment la réforme » ! Qu'un homme seul décide d'imposer sa réforme contre les trois quarts des Français, contre neuf salariés sur dix, contre les millions de personnes rassemblées dans la rue, c'est préoccupant. La sécession des élites est un souci pour la démocratie.