La NUPES nous a fait part de ses obsessions sur les millionnaires et sur l'imposition des sociétés et des fortunes. Mais aucune ambition sociale n'est possible sans la natalité – sujet qui a été à peine effleuré et dont nous n'aurons évidemment pas le temps de parler dans les trois heures qui nous restent. On a vu les réactions pavloviennes de la NUPES et de la majorité sur cette question. Seul M. Bazin a pu en parler normalement. On ne sait pas très bien ce que les familles vous ont fait pour que vous les détestiez tellement. Pourtant, sans les enfants des Trente Glorieuses, il n'y aurait pas eu de programme commun et d'alternance en 1981, ni aucune des avancées sociales de la fin du XXe siècle.
Comment se fait-il que nous ayons complètement éludé le sujet de la natalité ? Les derniers gouvernements, de droite comme de gauche, ont porté des coups majeurs aux politiques familiales dans notre pays, qu'il s'agisse du financement des modes de garde, des allocations familiales ou du quotient familial. Vous prenez souvent comme exemple l'Allemagne et l'Italie, où les gouvernements, dirigés par les socialistes locaux, ont mené des politiques macroniennes avant nous avec pour résultat de plonger leur pays dans un déclin démographique terrible.
Un système de retraite repose sur l'équilibre entre les recettes et les dépenses. S'agissant des recettes, on ne peut pas faire d'impasse sur la natalité – de même qu'on ne peut pas en faire sur le plein emploi ou la productivité.
Je vous rappelle que Marine Le Pen avait proposé que les familles qui ont un deuxième enfant bénéficient d'une part fiscale supplémentaire, et non plus d'une demi-part. Cet amendement n'a pas été adopté, ce que je regrette.
Il est dommage que la démographie ne bénéficie pas de plus d'attention dans cette commission. Être contre la natalité, c'est être antisocial.