Je défends l'amendement AS5502. Nous citons souvent Oxfam, et cela ne vous plaît pas beaucoup, mais à propos de l'héritage, je citerai le Conseil d'analyse économique, placé auprès du Premier ministre, qui déclarait, dans une note publiée voilà un peu plus d'un an, que nous sommes en train de revenir à une société d'héritiers, comme celle de la Belle Époque, au début du XXe siècle, et que ce phénomène est très concentré : « Pourquoi se préoccuper du retour de l'héritage ? Car il porte en lui le risque d'un dérèglement profond de l'égalité des chances, valeur cardinale des sociétés démocratiques et conditions de leur possibilité d'existence à long terme. Le patrimoine hérité est en effet plus inégalement réparti que les autres formes de transmission et joue un rôle fondamental dans la constitution de profondes inégalités ‘dynastiques' de patrimoine. »
Nous en revenons à une question que nous avons abordée voilà quelques heures au sein de cette commission : dans notre société, ce ne sont pas ceux qui le méritent qui se trouvent aux places dirigeantes, aux plus belles places. Il nous semble donc juste qu'une petite ponction sur l'héritage, très concentrée et touchant 10 % à 20 % des plus riches, aiderait à financer ce système très important pour notre société qu'est la retraite.