Il est quinze heures quarante. À vingt heures, vous allez plier les gaules et faire comme si rien ne s'était passé dans la rue ni dans notre commission. Permettez-moi donc de résumer votre pensée.
En Macronie, mieux vaut être riche et bien portant que pauvre et malade. C'est le premier principe de base.
Deuxième principe : en Macronie, on fait le choix de faire payer les pauvres parce qu'ils sont les plus nombreux et d'épargner les riches parce que ce sont des amis – et, accessoirement, parce qu'ils concourent à notre élection.
Troisième principe : en Macronie, on assèche tous les outils de la République qui prend soin, pour nourrir ensuite ceux qui s'apprêtent à combler les lacunes de cette dernière : on abîme l'école publique pour enrichir l'école privée, on abîme l'hôpital pour mettre en place un système de santé à plusieurs vitesses et nourrir ainsi ceux qui font de l'argent sur la santé de nos concitoyens. Il en va de même pour la protection sociale : vous asséchez le financement des retraites par des mesures d'exonération à répétition et vous refusez toutes nos propositions visant à consolider financièrement le régime de retraites par répartition, comme nous vous le demandons avec des amendements qui sont loin d'être révolutionnaires – il s'agit seulement de prendre un petit peu de pognon là où il est pour le mettre là où il y en a besoin.
Voilà, en résumé, votre vision étroite de la République qui prend soin et de la République tout court.