Je défends l'amendement AS5182. Les chiffres sont parfois contestés par ceux qui, comme la coalition présidentielle, devraient le mieux les connaître. D'après le Fonds monétaire international, dans les pays membres du G7, la part des salaires dans le PIB a baissé de 5,8 % entre 1983 et 2006. Pour la Commission européenne, au sein de l'Europe, cette diminution est de 8,6 % et de 9,3 % en France. Ces milliards d'euros devraient être au cœur de nos réflexions sur les « nécessaires réformes en cours », concernant notamment les régimes spéciaux.
Évaluons le transfert de richesses : le PIB de la France s'élève à près de 1 800 milliards d'euros. Ce sont « 120 à 170 milliards d'euros qui ont ripé du travail vers le capital », selon l'Institut de recherches économiques et sociales. Même avec des estimations basses, c'est plus d'une dizaine de fois le déficit de la sécurité sociale et une vingtaine de fois celui des retraites. Ces derniers trous sont bien souvent médiatisés mais on évoque moins celui, bien plus profond, creusé par les actionnaires dans la poche des salariés – un trou que l'on voudrait creuser encore plus, une fois venu l'âge de la retraite. Il n'y a aucune raison, économique ou financière, de vouloir creuser à ce point le niveau de vie des Français pour l'abaisser autant que vous semblez le souhaiter au travers de cette réforme.