La capitalisation fait un retour en force. Sur Instagram, le fonds de pension à la française Papisy promet qu'en plaçant 96 000 euros, le futur retraité pourra toucher 288 637 euros. Le site Capital.fr, estimant que la réforme pourrait faire évoluer le montant de la pension « pas toujours favorablement », engage les salariés « à anticiper et à épargner dans cette optique » et livre à ses lecteurs son analyse des meilleurs placements du moment. Sur France Info, le conseiller d'un gestionnaire de patrimoine fait état d'une augmentation de 80 % en un an des demandes d'information sur l'ouverture d'un plan épargne retraite.
Certes, le millésime 2023 de la réforme des retraites apparaît moins destructeur que celui de 2019 et 2020 – le système par points rendait le montant des futures pensions inconnu et volatil, invitant les plus hauts revenus à recourir à des plans d'épargne privés pour les compléter. Depuis quelques années, Emmanuel Macron et ses gouvernements successifs cherchent à rendre plus attractifs ces produits de capitalisation et à développer le marché. En 2019, la loi relative à la croissance et à la transformation des entreprises, dite « loi Pacte », a créé les fonds de pension à la française, organismes de retraite professionnels supplémentaires et assoupli la réglementation.
Personne n'est dupe : vous souhaitez développer toujours plus le système de capitalisation et la marchandisation des pensions. Nous nous y opposons. Tel est le sens de ces amendements.