Je souhaite réagir aux propos tenus il y a quelques instants par M. Bazin. Qu'est-ce qui accélère la mort ? C'est la pénibilité du travail, la maladie au travail compte tenu de l'absence de prévention, ainsi que la précarité. L'espérance de vie des travailleurs les plus pauvres est inférieure à celle des travailleurs les plus aisés ; or ce sont souvent les plus pauvres qui exercent les métiers les plus pénibles.
J'ai également entendu une députée de la majorité affirmer qu'il n'était pas si grave d'avoir un métier pénible, compte tenu des possibilités de formation et de reconversion. C'est oublier le fait que beaucoup de gens exercent ce type de métier par vocation ou par passion. Vous qui défendez sans cesse le travail, vous ne me contredirez pas si j'affirme qu'on a le droit d'aimer son travail et d'y passer sa vie si on s'y sent bien ! J'ai l'impression que vous considérez les salariés comme des corps jetables : on les épuise et on les jette, ou on les met de côté. C'est profondément choquant. Il conviendrait plutôt de prendre en compte la pénibilité de ces métiers et de les revaloriser – je pense notamment aux métiers du soin, qui sont à 80 % exercés par des femmes. Vous êtes à côté de la plaque avec ce projet de loi.