La question des retraites est très complexe. Prenons garde de ne pas généraliser les situations, qui varient en fonction des métiers et des secteurs d'activité. Nous devons effectivement nous soucier de la pénibilité : c'est pourquoi un certain nombre de métiers pénibles, notamment dans les catégories actives et superactives, ne sont pas concernés par l'allongement de la durée de cotisation.
Une autre question est celle du rapport au travail, qui ne se pose d'ailleurs pas qu'entre 62 et 64 ans. Je ne suis pas médecin, mais je ne suis pas sûr que le travail accélère nécessairement la mort. Il conviendrait davantage de s'interroger sur la santé au travail ; or l'activité professionnelle permet aussi de s'épanouir et de rester en bonne santé. Heureusement, tous les métiers ne sont pas pénibles. Ceux qui le sont, en vertu de certains critères tels que le travail de nuit, par exemple, doivent faire l'objet d'adaptations : il faut prendre des mesures de prévention, mettre en place un accompagnement, anticiper les choses et prévoir, en fin de carrière, la possibilité d'une reconversion ou d'une retraite progressive. À vous entendre, j'ai l'impression que, passé un certain âge, tout travail nuirait à la santé de celui qui l'exerce. Ce n'est pas vrai pour tout le monde.