J'ai beaucoup de respect pour Mme la rapporteure générale et pour M. Isaac-Sibille, mais je suis très déçu de les voir s'ériger en défenseurs zélés d'un système dont ils connaissent l'injustice. Certes, nos propositions ne permettront pas à elles seules d'équilibrer le système de retraite, mais les petits ruisseaux font les grandes rivières. Vous prenez une seule mesure, l'impôt sur la vie de tous les travailleurs, pour combler un déficit que nous ne contestons pas ; pour notre part, nous proposons une palette de mesures inspirées par notre idéal de justice sociale.
Vous nous expliquez que les retraites chapeaux, ce n'est pas grave. Je n'ai pas de problème avec les millionnaires, ni avec les milliardaires : plus ils seront nombreux dans notre pays, plus cela voudra dire que nous créons de la richesse. En revanche, je refuse qu'ils ne contribuent pas, à la hauteur de leurs moyens, au partage et à la redistribution. Votre refus de faire participer les retraites chapeaux aux efforts demandés à l'ensemble de nos concitoyens est incompréhensible. En un an, les patrons du CAC40, contre lesquels je n'ai rien, ont doublé leur salaire annuel moyen, passé de 4,5 millions d'euros en 2020 à 8,7 millions en 2021. En les protégeant, vous envoyez un signal désastreux : vous faites comprendre aux Français que vous exonérez une poignée de personnes de l'effort que vous demandez au plus grand nombre.