Nous avons entendu des propos un peu étonnants : tout le monde peut réussir, quand on veut, on peut ! Les pauvres n'ont toujours pas compris qu'ils pouvaient devenir milliardaires : c'est incompréhensible.
Moi qui vous accorde, vous le savez bien, une confiance aveugle, je suis allé regarder la liste des grandes fortunes françaises pour savoir qui sont ceux qui se sont extraits par leur travail d'une condition initiale défavorable pour devenir, à la force du poignet, des capitaines d'industrie et de grands financiers.
J'ai regardé le parcours de M. Arnault, de M. Saadé, de M. Pinault, de M. Wertheimer ou de M. Besnier ; eh bien je n'ai trouvé nulle part les années au Smic, les jobs étudiants, les heures supplémentaires. J'ai trouvé, ça oui, des écoles privées – dont les prix sont en général hors de portée de n'importe qui vivrait de son travail –, des actions données par la famille, des entreprises héritées. Mais je cherche encore quel est le travail qui leur a permis de partir de rien pour s'élever. Il me semble que la réalité montre plutôt que ceux qui naissent avec tout finissent aussi avec tout – et c'est bien pour cela qu'il faut le leur reprendre.