Nous sommes mitigés. C'est vrai, les retraites agricoles sont faibles, en particulier à Mayotte. Mais les paysans ne devraient pas avoir à courir après des compléments ! En outre, il faudrait être sûrs que le fermage permet de libérer du foncier pour de nouveaux exploitants et ne favorise pas l'investissement spéculatif sur le foncier : un paysan sur deux partira à la retraite au cours des dix prochaines années, et les nouvelles installations doivent être facilitées.
Or allonger la durée de cotisation et reporter l'âge légal de départ ne favorisera pas la transmission des fermes actuelles. Cette réforme ne soutiendra en rien l'installation de nouveaux agriculteurs, pourtant nécessaire pour répondre à nos problèmes sociaux et environnementaux.
Les paysans et paysannes ont déjà connu des effets d'annonce sur l'augmentation des niveaux de pension, alors que bien des pensions sont encore inférieures à 1 000 euros, car les critères de la loi « Chassaigne 1 » sont trop restrictifs. Une preuve de plus que cette réforme des retraites que vous essayez d'imposer au peuple ne répond pas aux réalités de terrain : 18 % des ménages agricoles vivent sous le seuil de pauvreté, et la solution n'est pas de les faire travailler plus longtemps.