Après avoir discuté du problème de l'emploi des seniors, nous en venons, au troisième jour de nos débats, au problème des ressources permettant de financer notre système de retraite par répartition.
Comme le démontre l'excellent rapport du haut-commissaire au plan, le système de retraite représente 345 milliards d'euros de dépenses par an. Il ne s'agit plus tout à fait d'un système par répartition, dans la mesure où l'État cotise à hauteur de 143 milliards, dont 25 milliards versés en tant qu'employeur, 90 milliards versés au titre des compensations adoptées pour alléger les charges des entreprises et un peu moins de 30 milliards pour combler les déficits. Pour nous, là réside le problème : dès lors que l'État, chaque année, finance le système à hauteur de 30 milliards, nous ne sommes plus dans un système par répartition.
Il s'agit d'éviter que cette contribution de l'État n'augmente. Tel est l'objet de la réforme : éviter qu'à ces 30 milliards de déficit compensé par l'État s'ajoutent 15 milliards. Les amendements de la NUPES que nous allons examiner nous font sortir d'un système par répartition en faisant reposer davantage encore le financement du système de retraite sur les recettes de l'État. Or, sauf erreur de ma part, chacun ici est attaché au système par répartition construit en 1945.