Mes chers collègues, je nous invite collectivement à prendre la mesure de l'importance de la journée qui s'ouvre devant nous. Après avoir examiné l'article 2, nous allons examiner plusieurs propositions alternatives pour assurer l'équilibre du régime de retraites. Nos débats seront à la frontière de la politique et de la technique, mais ils seront éminemment politiques, car, comme Didier Martin vient de le rappeler avec sincérité, deux visions du partage des richesses s'opposent au sein du débat sur le régime de retraites.
Celui-ci présente un déficit dont nous ne contestons pas la réalité. Nous pouvons discuter de son ampleur et de sa durée, pas du fait que le régime de retraites présente un déficit conjoncturel, ni même qu'il pourrait persister vingt-cinq ans, voire sur plusieurs générations.
Chers collègues de la majorité, nous allons essayer de vous convaincre, et les Français par votre truchement, mais j'ai le sentiment qu'ils ont déjà reçu le message, que, entre le choix de l'impôt sur la vie – vous dites que vous ne voulez pas augmenter les impôts, mais vous en décidez un qui consiste à faire travailler deux ans de plus tous nos concitoyens – et la palette de solutions que nous proposons, il y a un choix politique.
Je souhaite que nous allions le plus loin possible dans l'examen de ces propositions. La première d'entre elles est le rétablissement de l'ISF. Si la question de son insertion dans un projet de loi de financement de la sécurité sociale se pose, dire qu'on peut aller chercher 4 milliards d'euros pour financer les dépenses publiques et, ce faisant, dégager une marge de manœuvre pour les retraites, est une proposition pertinente.