Je suis consterné. Nous avons eu des prises de parole en nombre excessif, des provocations, et à présent de l'obstruction, qui peut masquer une absence d'argumentaire. Le texte a des enjeux. Vous auriez pu, chers collègues de la NUPES, en choisir un, tel que le taux de la pénalité, et avancer des arguments.
Chacun a-t-il bien pris la mesure que l'enjeu est la pérennité de notre système de retraites ? Si nous ne faisons rien, nous n'aurons plus de système par répartition. Nous pouvons faire collectivement ce choix, mais alors – c'est écrit noir sur blanc dans le dernier rapport du COR – les pensions baisseront. Vous vous engagez clairement en faveur d'une baisse des pensions de 25 % par rapport aux salaires à l'horizon d'une vingtaine d'années.
Nous aurions pu parler de la place des femmes dans le système de retraite et de l'incohérence des règles régissant les divers régimes de retraite. Nous aurions pu parler de sujets sérieux, posément, et admettre que reculer l'âge de départ de 62 à 64 ans est un effort. Nous pourrions aussi nous demander pourquoi aucun pays d'Europe n'a un âge de départ en retraite aussi bas qu'en France. Nous pourrions nous poser des questions ; vous préférez l'excès.
Nous pourrions aussi nous demander pourquoi le taux d'emploi des seniors est si bas. Plusieurs gouvernements, au cours des vingt dernières années, ont adopté des programmes de préretraite, faisant des seniors une variable d'ajustement. Nous voulons introduire ce sujet dans le débat, pour que les seniors soient considérés comme une richesse et non comme une variable d'ajustement.
Nous aurions pu aborder ces sujets avec une certaine envie de valoriser les choses, au lieu de nous cantonner au débat stérile dans lequel vous nous enfermez.