L'article impose aux entreprises de produire et de publier un index, mais pas d'améliorer l'emploi des seniors. C'est étrange. Il y a une dizaine d'années, le contrat de génération, négocié avec les organisations syndicales, permettait d'encadrer les entrées et sorties progressives au sein de l'entreprise.
L'index n'empêchera nullement la catastrophe qui vient. Les seniors licenciés à 57 ou 59 ans ne retrouvent pas d'emploi parce que leur niveau de salaire correspond à une expérience de plusieurs décennies et que leur mobilité est plus contrainte qu'à 20 ans. Tout ce qu'on leur propose est très en dessous de ce à quoi ils peuvent prétendre. Ni en emploi, ni à la retraite, ils sont au chômage ou en invalidité, voire au RSA.
À la page 23 de l'étude d'impact, à propos des impacts sociaux de la mesure, on lit : « Impact sur les jeunes : sans objet. » En d'autres termes, le report de l'âge de la retraite n'aura aucun impact sur les jeunes. Je rappelle que le président du COR a eu un sourire, pour ne pas dire plus, quand on lui a expliqué qu'il fallait passer du modèle économétrique de simulation et d'analyse générale de l'économie, dit Mésange, à l'approche comptable dont le modèle, comme par hasard, fait apparaître deux créations d'emploi chez les jeunes pour une seule chez les seniors.