Le rapport de notre collègue Brun sur cette proposition de loi est un bel acte de contrition, donc le début d'une rédemption, que nous voulons accompagner, tant les vingt ans de libéralisation ont fait mal à la politique énergétique et tant la période que nous traversons démontre à quel point la logique de marché, la logique actionnariale qui s'est emparée de la politique énergétique, est incapable de prendre soin des gens, de prendre soin de l'économie réelle, de prendre soin de nos entreprises et de nos artisans, et fragilise le service public de nos collectivités.
Cet acte de rédemption est aussi utile, car il permet d'enfoncer un clou dans les velléités toujours vives de la majorité de revenir, avec un Hercule 2.0, à son projet de vente à la découpe de notre fleuron industriel. Le fait de rendre incessibles, sauf débat et vote au Parlement, les actions ainsi recouvrées me semble de nature à renforcer la lutte légitime que nous avons menée contre le projet Hercule.
Mais, Philippe Brun le sait bien, cette PPL est pour nous une première étape. La malformation congénitale d'EDF est sa transformation en société anonyme car, même lorsque l'État détient 100 % des actions, il peut se comporter en mauvais actionnaire, l'exemple de la SNCF le montre. Il faudra une vraie loi-cadre pour retransformer EDF en établissement public industriel et commercial (Epic) et se réapproprier l'ensemble des outils publics nécessaires à une planification, une bifurcation, une maîtrise des énergies décarbonées dans laquelle y compris le nucléaire devra prendre sa place. C'est dans cet état d'esprit que le groupe communiste accompagnera cette PPL utile, nécessaire, mais insuffisante.