Alors que le parti socialiste a participé ces dernières décennies au démembrement d'EDF et du nucléaire, il propose aujourd'hui de renationaliser EDF. M. Brun n'est évidemment pas responsable : il est né trop tard, mais je me félicite qu'il répare les erreurs historiques de son parti.
L'Allemagne et l'Union européenne nous avaient invités, dès 1996, à libéraliser le marché, nous promettant une baisse des prix pour les consommateurs. C'est pourtant l'inverse qui s'est produit, et ce pour une raison simple : la logique du marché n'est pas pertinente pour l'électricité, car elle n'est pas une marchandise comme une autre, mais un flux. Contrairement au gaz, au charbon et à l'eau, elle ne se stocke pas, ou alors très mal.
La réalité est que le modèle électrique français, par sa grande qualité, donnait un avantage compétitif à nos entreprises, ce que l'Allemagne, qui ne vit que pour son industrie, ne pouvait supporter. Toutefois, renationaliser EDF dans le seul but de nationaliser cette entreprise ne présente que peu d'intérêt. La nationalisation est un moyen et non une fin en soi.
C'est la raison pour laquelle le groupe Rassemblement national souhaite rendre cette proposition de loi plus ambitieuse qu'elle ne l'est, en proposant des amendements visant à rétablir sans ambiguïté le monopole d'EDF sur l'électricité française. Cela passe notamment par la réunion des activités de production, de transport, de distribution et de fourniture d'énergie au sein d'EDF, donc par la suppression des entités RTE (Réseaux de transport d'électricité) et Enedis. Le rétablissement de ce monopole permettra, entre autres, le retour des tarifs réglementés et d'une énergie bon marché, assurant à la France un avantage compétitif sur ses concurrents à l'international, mais surtout rendant aux Français du pouvoir d'achat mis à mal par l'inflation et la crise énergétique.
Ce sera également le coup de grâce, tant attendu sur nos bancs, au dispositif de l'ARENH qui a déréglé le marché de l'électricité, miné les comptes d'EDF et saigné le nucléaire français.
Vous le verrez, nos amendements sont tous constructifs et visent à améliorer les dispositifs. Nous espérons que, pour le bien commun, ils seront votés par les défenseurs de cette proposition de loi.