J'estime cette proposition de loi particulièrement importante pour deux raisons : d'une part, parce que tout ce qui se passe dans le monde, y compris l'origine de plusieurs conflits en cours, et l'inflation des prix de l'énergie montrent que la question de la souveraineté est absolument essentielle ; d'autre part, parce que, dès lors que l'on parle de planification écologique, d'une véritable bifurcation de nos modes de production et de notre économie, deux outils sont absolument indispensables : le transport et l'énergie. Dans les deux cas, ce ne peut pas être le marché qui mène la danse et définisse la politique énergétique à conduire, car l'énergie est un bien public, mais également un droit fondamental pour nos concitoyens.
Il est temps de faire le bilan de l'ouverture à la concurrence, mais également de la privatisation de tel ou tel service. Non seulement les prix ont explosé, mais par bien des aspects, nous sommes confrontés à des problématiques tenant à l'approvisionnement et à l'égalité d'accès de tous nos citoyens à cette énergie.
Dès lors, avec ceux qui partagent mes idées, nous sommes favorables à un pôle public de l'énergie, qui ne peut reposer que sur des entreprises réellement nationalisées. Cette question sera au cœur de nos débats : les 100 % d'actions rachetées par le Gouvernement français correspondent-elles à une nationalisation ? Notre réponse est non. L'histoire nous l'a appris : l'État peut détenir 100 % des actions sans pour autant que l'entreprise échappe au secteur marchand et soit dirigée avant tout pour le bien public et l'intérêt général.
Cette proposition de loi pose le problème de fond de ce qu'il faudrait prévoir à l'avenir pour EDF, à savoir une nationalisation pure et simple de cette entreprise. C'est ce que je crois.