Mes collègues l'ont dit, l'OFCE estime à 2,8 milliards d'euros les économies attendues de la réforme des retraites au cours des dix prochaines années. Cette évaluation intègre l'ensemble des dépenses supplémentaires engendrées par la réforme ainsi que les effets macroéconomiques de cette dernière. C'est moins qu'une seule année du manque à gagner suscité par la suppression de l'ISF et même cinq fois moins que les recettes annuelles que rapporterait l'ISF renforcé que nous proposons.
Vous allez nous répondre en évoquant le retour des fameux exilés fiscaux qu'auraient permis la suppression de l'ISF et son remplacement par l'impôt sur la fortune immobilière (IFI). Or Cédric Audenis, le commissaire général adjoint de France stratégie et président du comité d'évaluation de la fiscalité du capital, explique : « ce n'est pas une causalité scientifique, cela porte sur de petits effectifs, mais c'est une concomitance. » Il y a trois fois moins d'assujettis à l'impôt sur la fortune immobilière (IFI) qu'à l'ISF, donc mécaniquement moins de départs, mais en proportion il n'y a aucune évolution. En tout état de cause, le coût de l'exil fiscal est dérisoire au regard des milliards d'euros perdus à cause de la réforme.