Madame la rapporteure pour avis, je conteste le fait que les scénarios du COR ou d'autres experts devraient nécessairement faire l'objet d'un consensus. De la même manière, on ne peut pas saluer l'ouverture du temps parlementaire et estimer que toute opposition, quelle qu'elle soit, est irresponsable si elle n'entre pas dans le cadre que la majorité présidentielle, très relative – et qui l'est de plus en plus –, a décidé. Vous n'avez pas saisi la perche que vous a tendue le président de la commission des finances lorsqu'il a relevé qu'il s'agissait d'un débat de société. Notre rôle de responsables politiques n'est pas de retirer ou raboter sans cesse des droits et de faire payer à la population, en particulier à ceux qui travaillent dur, les échecs collectifs des dirigeants français qui se sont accumulés depuis cinquante ans et qui ont réduit notre prospérité et affaibli nos filières industrielles. Rappelons que l'industrie assurait des gains de productivité et une richesse qui étaient à la base du pacte des retraites par répartition.
Je ne reviendrai pas sur tous les chiffres et toutes les mesures qui nourrissent notre désaccord. Nous voterons évidemment contre le texte. J'invite les responsables politiques à prendre leurs responsabilités et à réfléchir aux moyens de restaurer la prospérité et de renouer avec un véritable progrès social et humain, autrement dit à faire autre chose que gérer la pénurie. C'est à ce prix que nous rendrons à nos compatriotes leurs richesses et leurs droits.