Je rappelle que l'IGJ a précisé que la CPU de janvier 2022 faisait état d'une libération possible de Franck Elong Abé en mai 2023, et non à la fin de l'année 2023.
Par ailleurs, pour rester factuel s'agissant de ce drame absolu : quinze minutes se sont écoulées entre l'agression, qui a duré neuf minutes, et l'arrivée des premiers secours. Je me suis rarement battu dans ma jeunesse, mais lorsque cela m'arrivait, sur les terrains de football, une minute paraissait une éternité. Cette durée nous interpelle, qui plus est dans un endroit tel que la maison centrale d'Arles que je connais bien puisque je m'y suis rendu trois fois. Nous verrons ce qui ressortira de l'enquête judiciaire à cet égard. Vous cherchez à relativiser, notamment s'agissant du comportement de l'agent chargé de la surveillance, mais plus les choses seront relativisées, plus nous chercherons à comprendre. Car les réponses ne sont pas satisfaisantes.
J'ajoute que, comme l'indique l'IGJ, vous avez reçu un mail le 12 février 2020, envoyé par la coordinatrice de la MLRV, qui vous demandait pourquoi, suite à la CPU de février 2020, Franck Elong Abé n'avait pas été transféré en QER. Elle indique également que celui-ci, qui est toujours en isolement, tient parfois « des propos démontrant son imprégnation islamiste ». Vous avez donc été alerté, y compris par cette coordinatrice, qui a été assez militante puisqu'elle est également à l'origine du suivi pour tenter d'aboutir, en janvier 2022, à cette fameuse commission centrale de mars 2022 qui ne s'est jamais tenue faute de rapport circonstancié, comme je l'ai déjà indiqué.
Vous comprendrez que tous ces éléments créent une trame assez surprenante de mon point de vue, et je tiens à le signaler à ce stade.