Intervention de Charlotte Hemmerdinger

Réunion du mercredi 18 janvier 2023 à 14h30
Commission d'enquête chargée de faire la lumière sur les dysfonctionnements au sein de l'administration pénitentiaire et de l'appareil judiciaire ayant conduit à l'assassinat d'un détenu le 2 mars 2022 à la maison centrale d'arles

Charlotte Hemmerdinger :

Je répondrai de façon théorique puisque, bien entendu, j'ai quitté le service sans aucun document. Je dois donc faire appel à ma mémoire. Je ne peux m'avancer au sujet des personnes avec qui il a parlé à Condé-sur-Sarthe. En théorie, nous sommes très attentifs à l'environnement des objectifs suivis. Dans mon souvenir, M. Elong Abé est plutôt un individu très solitaire qui avait très peu de contacts avec la population pénale et les personnels. Il ne téléphonait qu'à sa mère. Ce n'était pas un individu difficile à suivre socialement. S'il y a eu des contacts à Condé-sur-Sarthe, ce qui est probable, puisqu'on y trouve des profils similaires pour des durées temporaires, une analyse sur l'environnement a forcément été faite. L'environnement de tout objectif suivi est évidemment crucial. À Condé-sur-Sarthe, tout est interdépendant. Cet établissement n'abrite quasiment que des objectifs susceptibles d'intéresser le renseignement pénitentiaire. On y met les individus potentiellement les plus dangereux en attente d'être transférés, soit dans des quartiers de prise en charge de la radicalisation (QPR), soit dans des maisons centrales pour de plus longues peines.

Je ne peux vous répondre qu'en théorie. S'il y a eu un environnement autour de M. Elong Abé et s'il y a eu des interactions avec des détenus, cela a été suivi et surveillé. Les conséquences en ont été tirées, puisque tout ceci est analysé, agrégé, mis en perspective et, le cas échant, partagé avec les services de renseignement. Point important, M. Elong Abé, était inscrit au FSPRT, donc suivi en GED dans chaque département où il a été incarcéré. Cela implique une coordination des préfets et des autres services de renseignement, avec un niveau de suivi relatif à ce qui était observé en détention et partagé dans les GED. Par conséquent, l'environnement était nécessairement suivi par le service et partagé avec les autres, notamment au sein des GED, à échéance régulière, puisqu'en fonction du niveau de suivi, on a des comptes à rendre, tous les six mois en ce qui le concernait. Tous les six mois, quoi qu'il arrive, on était obligé de faire un point de situation. C'est un travail au long cours et quotidien avec, en tout état de cause, un moment pour se poser, analyser, agréger et restituer, rendre compte, partager au sein de la communauté, au niveau départemental.

Avait-il émis le souhait de se rendre à la maison centrale d'Arles ? Je ne peux pas vous répondre. En toute honnêteté, je ne m'en souviens pas.

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