Il n'y a pas eu d'affaire telle que l'on se soit posé la question de l'affectation d'un détenu à un travail. Je n'ai pas en tête un cas similaire. En maison centrale, une telle affectation est plutôt courante, non seulement pour les profils TIS, mais tous profils confondus, avec par exemple de « très gros poissons » aux comportements très impulsifs relevant de la criminalité organisée. Dès lors que les incidents ne sont pas répétitifs, que la violence n'est pas quotidienne et qu'il faut inscrire les détenus dans un processus d'accompagnement à la réinsertion et à la prévention de la récidive, des détenus au profil lourd ont pu être classés au service général. Je n'ai pas en tête d'exemple concernant un TIS ou un radicalisé, car la question n'a pas été étudiée, notamment à la suite d'un incident, pour lequel on aurait estimé qu'il fallait tout de suite le déclasser, le remettre à l'isolement.
Cela étant, ce n'est pas le métier du renseignement pénitentiaire. Nous pouvons émettre des avis, être consultés sur des avis de classement au service général, plus systématiquement pour les TIS que pour les profils de droit commun, mais ce n'est pas le métier du service de renseignement pénitentiaire de se prononcer pour ou contre un classement. En revanche, cela concerne le SNRP si le fait de laisser un individu évoluer librement en détention représente un risque majeur pour les personnels. S'agissant de M. Elong Abé, au vu de son parcours carcéral et des derniers mois à la maison centrale d'Arles, ce n'était pas un sujet d'alerte majeur au moment où il a été classé.