Intervention de Jean-Félix Acquaviva

Réunion du mercredi 1er février 2023 à 9h35
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Félix Acquaviva :

Si la précarité étudiante n'a pas été créée par la crise sanitaire, cette dernière l'a aggravée. Avant cette crise, 20 % des étudiants vivaient sous le seuil de pauvreté et 40 % dépendaient d'au moins une aide financière. Lors du premier confinement, 36 % des étudiants salariés ont perdu leur emploi et les stages sont devenus beaucoup plus rares, alors que la solidarité familiale a été mise à mal par la précarité croissante dans toute notre société. Les confinements ont cessé, mais de nombreux étudiants font encore la queue devant les épiceries solidaires. À la crise sanitaire s'ajoute le contexte inflationniste. La hausse du coût de la vie étudiante se poursuit, tirée par l'augmentation des loyers, des abonnements à internet et des prix de l'alimentation.

Devant une telle situation, et malgré la reconduction des principales mesures adoptées par le Gouvernement – revalorisation des bourses et gel des loyers et des droits d'inscription –, notre groupe a toujours défendu le maintien du ticket restaurant universitaire à 1 euro pour tous, et non pour les seuls boursiers.

La précarité étudiante est une double peine. Non seulement les difficultés financières rencontrées par les étudiants les empêchent d'accéder aux biens et services les plus élémentaires – se nourrir, se loger, se vêtir, se déplacer, se soigner et se cultiver – mais elles les amènent aussi, pour quasiment la moitié d'entre eux, à exercer une activité rémunérée au détriment de leur réussite scolaire. Cette situation ne peut plus durer : 56 % des étudiants confient ne pas manger à leur faim.

Dans de nombreuses villes universitaires, les étudiants ont aussi du mal à se loger. Le plan visant à créer 60 000 logements étudiants est encore loin d'atteindre ses objectifs. Ne pas avoir à payer 3,30 euros mais 1 euro pour un repas est loin d'être anecdotique dans ce contexte, puisque cela représente 70 à 140 euros d'économies par mois. Cette disposition doit s'appliquer rapidement, au moins le temps qu'une réforme des bourses ait lieu, car nous pensons qu'une révision est nécessaire. Le système souffre en effet de vraies lacunes. Beaucoup d'étudiants en sont privés, et le nombre de boursiers baisse chaque année. Ceux qui sont exclus sont issus des classes moyennes, que l'inflation touche de plein fouet.

La situation des étudiants ultramarins est particulièrement injuste. Ils sont parfois privés d'aides, du fait de l'existence de primes d'installation dans certains départements et collectivités.

Notre groupe soutiendra, sur le fond, la présente proposition de loi qui prône un dispositif clair, le repas étudiant à 1 euro, plutôt que le dispositif complexe retenu par le Gouvernement, dans lequel les étudiants non boursiers et précaires doivent déposer un dossier en ligne sur le site des Crous, en fournissant des justificatifs.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion