N'ayant aucune remarque à formuler concernant votre parcours, madame Lesage, je pars du principe que vous pourriez siéger prochainement au sein de l'Arcom, et vous invite donc à entrer dans le vif du sujet.
L'Arcom est souvent critiquée pour le peu de sanctions qu'elle prononce, alors qu'elle en aurait le pouvoir. Cette attitude soulève d'autant plus de questions que le pluralisme dans les médias tend à régresser, en raison du phénomène de concentration déjà évoqué.
Cette concentration des médias dans les mains de quelques-uns – nul besoin, ici, de recourir à l'écriture inclusive – renvoie à des enjeux financiers. Or l'information est, selon l'expression de l'économiste Julia Cagé, un « bien public ».
Les canaux hertziens accessibles gratuitement deviennent, pour les actionnaires, des produits de capitalisation qui servent leurs intérêts. Ils utilisent ces médias comme des tribunes largement ouvertes. Théoriquement, des contreparties existent. Diverses obligations sont définies dans des conventions, comme celles de traiter les affaires judiciaires avec mesure ou de respecter le pluralisme des opinions. La multiplication des polémiques et les débordements fréquents montrent cependant que ces textes sont soit inadaptés, soit mal appliqués – ou les deux.
En 2025, c'est-à-dire au cours de votre éventuel mandat, l'Arcom examinera la reconduction de l'autorisation de diffusion de C8 et de CNews. Ces chaînes s'illustrent régulièrement par des débordements qui peuvent aussi être qualifiés de dérives. Que penseriez-vous d'une évolution des conventions permettant « de responsabiliser les présentateurs, les chroniqueurs, mais aussi les patrons de chaînes », pour citer Mme la ministre de la Culture.