Intervention de le vice-amiral d'escadre Jacques Fayard

Réunion du mercredi 11 janvier 2023 à 11h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

le vice-amiral d'escadre Jacques Fayard, commandant les forces sous-marines et la force océanique stratégique :

L'ignorance de la localisation du SNLE est une garantie du secret opérationnel. Les commandants de SNLE savent comment diluer leur sous-marin. Qui plus est, le chef du centre opérationnel est le plus ancien des commandants. Il sait donc de quelles informations le commandant en patrouille aura besoin.

Des navires hydrographiques réalisent des mesures pour que nous disposions d'une connaissance intime de la colonne d'eau. Les caractéristiques physiques du milieu, opaque aux ondes électromagnétiques, anisotrope, font de l'océan le meilleur espace pour cacher un sous-marin.

C'est la garantie de frappe en second qui impose la permanence, et non l'inverse. Même si la base de Brest était la cible d'une frappe, un bateau serait toujours en mer, capable d'y répondre. Le bon fonctionnement du dispositif global est assuré par le haut niveau d'exigence sur la formation du personnel. Des contrôles de qualifications ont lieu dans l'ensemble des domaines, ainsi que des contrôles extérieurs. L'île Longue fait ainsi l'objet de soixante-dix inspections et audits pour vérifier le respect de la sûreté de mise en œuvre dans les domaines de la pyrotechnie, de la sécurité plongée et de la sécurité nucléaire. Cette exigence est propre au nucléaire. La crédibilité de la dissuasion ne se décrète pas : elle se démontre au quotidien.

Il y a une spécificité française en matière de formation des commandants de SNLE. Un commandant est âgé de 40 ans environ, il part seul et assure en totale autonomie la permanence de la dissuasion. Le niveau d'exigence est très élevé. Ce système a fait ses preuves au quotidien depuis cinquante ans.

Les installations de l'île Longue ont cinquante ans. Nous héritons d'un investissement réalisé par nos prédécesseurs, que nous devons maintenir à niveau. Des travaux sont menés quotidiennement. Ils ont récemment permis de développer une station de pompage et une nouvelle usine électrique. Les décisions que nous prendrons en 2025 permettront de préparer l'avenir à l'horizon de 2035 et nous engageront pour les cinquante années suivantes. Elles concerneront notamment le nombre de bassins. Deux sont situés à l'île Longue et un troisième du côté brestois. Les enjeux concernent leur maintien à un bon niveau de sûreté et leur adaptation aux SNLE 3G.

Madame Thillaye, il convient de distinguer nos SNLE, qui ne doivent pas être localisés, et nos SNA, chargés de chercher le contact. Trouver un sous-marin en mer est très complexe et consommateur de moyens ; nous menons ces opérations avec nos alliés. Elles participent à la liberté d'action des SNLE dilués.

Par ailleurs, nos SNA sont déployés dans le cadre de l'Otan. Les signalements des mouvements de nos sous-marins leur permettent de naviguer en parfaite intelligence.

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