Vous avez évoqué de nombreux paradoxes. Ainsi, 80 % des forces de la Marine contribuent à la dissuasion. Nul ne remet en question l'intérêt de la dissuasion nucléaire et de la force océanique. Cependant, la France est la deuxième puissance maritime au monde ; si 80 % de sa Marine est utilisée pour la dissuasion, comment assure-t-elle la sécurité conventionnelle du reste du territoire maritime ?
Par ailleurs, si nos moyens sont concentrés sur la dissuasion, nous ne pouvons pas nous permettre de les perdre lors de combats, au risque de mettre en péril la crédibilité de la dissuasion. Si nos frégates sont détruites lors de combats conventionnels, comment garantir la dilution de notre dissuasion ?
En décembre, j'ai eu la chance d'embarquer sur une frégate en période d'entraînement. Cependant, comme elle était également en alerte opérationnelle, aucun exercice n'a pu avoir lieu puisqu'elle a été envoyée en mission. Avons-nous les moyens d'assurer l'entraînement de l'ensemble des bâtiments qui servent à la dissuasion ?