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Intervention de Thomas Gassilloud

Réunion du mercredi 11 janvier 2023 à 11h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaThomas Gassilloud, président :

Nous poursuivons notre cycle d'auditions consacrées à la dissuasion nucléaire en recevant l'amiral Pierre Vandier, chef d'état-major de la Marine (CEMM), et le vice-amiral d'escadre Jacques Fayard, commandant des forces sous-marines et de la force océanique stratégique (Alfost).

L'amiral Vandier est un interlocuteur régulier de notre commission. Le vice-amiral Fayard, pour sa part, a pris ses fonctions d'Alfost en septembre 2022, après avoir été pendant deux ans commandant des forces françaises aux Émirats arabes unis et de la zone maritime de l'océan Indien.

Amiral Vandier, vous êtes aussi l'auteur de La Dissuasion au troisième âge nucléaire. Cet ouvrage, publié en 2018, reste d'actualité. Selon vous, le premier âge nucléaire fut celui de la guerre froide. Il fut suivi d'un deuxième âge, entamé à la chute du mur de Berlin, en 1989, et marqué par l'espoir d'une dénucléarisation. Vous annonciez l'entrée dans un troisième âge, caractérisé par le « couplage entre les dynamiques conflictuelles régionales et le jeu stratégique des grands ». Compte tenu de ce qui se passe en Ukraine, ce n'était pas si mal vu…

Votre point de vue sera donc non pas uniquement celui d'un marin, mais également celui d'un stratège. Nous sommes intéressés par votre regard sur le conflit ukrainien, qui, même s'il se déroule comme une guerre conventionnelle de haute intensité, se déploie à l'ombre de l'arme atomique. Aux menaces plus ou moins voilées que la Russie agite, répondent les exercices nucléaires de l'Otan, ainsi que la proposition allemande d'un bouclier antimissiles européen. Quelles conséquences tirez-vous de cette accélération de l'histoire sur la doctrine et les forces stratégiques de la dissuasion ?

L'audition portera pour l'essentiel sur la composante océanique de notre dissuasion, et ce même si le chef d'état-major des armées (CEMA), que nous venons d'auditionner, a déjà bien expliqué l'articulation entre les forces océaniques, les forces aériennes stratégiques (FAS) et la force aéronavale nucléaire (FANU).

Vous nous donnerez sans doute votre sentiment sur l'utilité et la crédibilité de notre dissuasion, sur le recrutement et la formation des hommes ainsi que sur la cohérence entre les moyens et les ambitions. Ces moyens sont-ils suffisants, aussi bien en qualité qu'en quantité ?

Nous sommes également curieux de connaître vos attentes s'agissant des futurs sous-marins nucléaires lanceurs d'engins de troisième génération (SNLE 3G). Comment la force océanique stratégique (FOST) fera-t-elle face aux nouvelles menaces telles que les drones sous-marins ou la transparence toujours croissante des océans ?

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