La menace terroriste ne doit pas servir de prétexte pour couvrir les velléités de maintien hégémonique d'un pouvoir qui se meurt. Nous ne pouvons ignorer les dérives du gouvernement sénégalais et la criminalisation des opposants politiques. En mars 2021, Amnesty International dénonçait une vague d'arrestations arbitraires d'opposants et d'activistes, la mort de Cheikh Coly, victime de la répression, et la suspension de deux chaînes de télévision durant soixante-douze heures. Et que dire de la récente arrestation du journaliste Pape Alé Niang pour des motifs qui étaient, selon la coordination des associations de presse du Sénégal, fantaisistes et politiques ? Dans ce contexte, comment garantir que les oppositions politiques ne seront pas davantage muselées et que l'on n'assistera pas à une recrudescence des emprisonnements politiques, sous couvert de lutte antiterroriste mais dans l'objectif de préserver le système autocratique ? Approuver ces conventions en l'état ne contribuera-t-il pas à nourrir le sentiment antifrançais, qui traduit le rejet d'un système perçu comme oppresseur ?