Je ne crois pas que les sentiments antifrançais qui se sont exprimés assez fortement à l'occasion de divers troubles aient un quelconque lien avec une complaisance particulière de la France envers Macky Sall. Il s'agit plutôt d'un levier facilement exploitable par les opposants, quels qu'ils soient. Au cours de l'entretien d'une heure qu'il m'avait accordé en mars dernier, le président Macky Sall n'avait pas ménagé ses critiques envers notre pays ; cela s'était d'ailleurs traduit par l'abstention du Sénégal sur la résolution relative à l'Ukraine, ce qui avait été une petite surprise. Il avait notamment dénoncé la responsabilité de la France dans l'opération en Libye, qui fut selon lui l'une des causes du développement du mouvement terroriste depuis la Libye jusqu'au golfe de Guinée. Je pense qu'il s'agit de deux variables indépendantes.