Vous insistez sur votre détermination à faire remonter le taux d'activité des seniors. C'est effectivement ce que vous faites : vous gonflez artificiellement ce taux en contraignant les gens occupant déjà un emploi à travailler plus longtemps, mais aussi tous ceux qui ne parviennent pas à en trouver un, qui ont plus de 60 ans et qui n'arrivent plus à travailler parce qu'ils sont brisés, fatigués, épuisés, à tomber dans la pauvreté.
Vous le savez, 60 % des chômeurs de longue durée sont des personnes de plus de 55 ans, qui n'arrivent plus à travailler et qui subissent une discrimination dans l'emploi à cause de leur âge. Or que se passe-t-il quand on reste trop longtemps au chômage ? Soit on vit du RSA, soit on n'a simplement plus de revenus. En effet, 23 % des seniors qui ne sont ni au chômage ni à la retraite n'ont aucun revenu. Ainsi, après une vie d'effort, ces personnes dépendent de leur conjoint ou de leurs enfants. Votre réforme visant à reporter l'âge de départ légal à la retraite à 64 ans revient donc à condamner à la pauvreté ces Français qui ont travaillé et accompli des efforts toute leur vie.