Peut-être aurez-vous une écoute bienveillante pour cet amendement, qui propose une voie de repli par rapport à celui de Mme Descamps. L'alinéa 3 de l'article 1er évoque la suspension de plein droit de l'autorité parentale en cas de violence sur l'autre parent, lorsque l'enfant a assisté aux faits. Mme Descamps vient de proposer que nous supprimions cette dernière condition.
Je vous soumets pour ma part une rédaction légèrement différente, dans laquelle l'enfant aurait vu ou entendu les faits. Nous devons appréhender le traumatisme d'un enfant qui n'a pas nécessairement assisté à la scène de violence, mais qui n'en est pas moins traumatisé – parfois même, il est davantage traumatisé quand il n'assiste pas à la scène, car le fait d'entendre sans voir peut nourrir un imaginaire de façon plus cruelle encore que la seule vision des faits.
Les enfants ne sont jamais passifs face à la violence conjugale. De nombreuses études montrent qu'ils cherchent souvent à évaluer le rôle qu'ils s'imaginent avoir pu jouer dans la violence, comme si la responsabilité leur en incombait. Je le répète : le fait d'entendre sans voir peut exacerber leur perception de la violence. C'est pourquoi je propose une rédaction différente de l'alinéa 3 de l'article 1er .