Chers collègues, nous avons le devoir d'adopter cette proposition de loi, dont l'article 2 tend à rendre automatique le retrait de l'autorité parentale en cas de condamnation du parent en tant qu'auteur, co-auteur ou complice d'inceste ou de crime commis sur la personne de l'enfant, sauf décision contraire et motivée du juge. En effet, aussi étonnant soit-il, la garde et l'autorité parentale ne sont actuellement pas automatiquement suspendues en cas d'inceste.
L'enfant n'est pas un simple dommage collatéral : il traverse ces violences au son et dans la douleur des coups qui rythment son quotidien. L'enfant est et sera toujours victime ou co-victime des violences intrafamiliales. Qu'importent le contexte, l'acte ou son intensité : le recours à la violence résulte toujours d'un drame, et en cause toujours un autre. Isaac Asimov disait : « La violence est le dernier refuge de l'incompétence. » Il en va de même de son acceptation : accepter la violence, c'est reconnaître notre échec – un échec politique, social et moral.
Les droits des enfants sont des droits humains. Nous ne pouvons, nous, nous accorder le droit d'échouer à écouter les maux de nos enfants, à leur construire un monde et un avenir meilleurs, un monde bâti sur des bases solides, épargné par la violence des générations précédentes.
Ces enfants, avec qui l'on partage les peines et les joies, les plus grandes faiblesses et les forces infinies, ces enfants avec qui l'on partage les souvenirs les plus profonds et les projets de vie les plus ambitieux, portent en eux l'infinité de notre existence, tout comme nous portons en nous la responsabilité de la leur. Nous avons été ces enfants, protégeons-les.
Ti pa ti pa, na tir kaniki dann malizé, na demavouz son vi, pou rouv ali inn fitir galizé : petit à petit, nous sortions nos enfants des mauvaises passes, des épreuves, nous leur offrirons une vie meilleure pour un futur meilleur.