…qui nous permettent d'aborder la question hautement importante – même si tout le monde n'est visiblement pas de cet avis – de la nationalisation d'EDF.
Bien que M. le représentant du Gouvernement ait déjà exprimé son avis sur l'amendement, je tiens à le défendre, car la question de l'accès de l'électricité à Mayotte, île particulièrement pauvre dont l'électrification, en 2023, est toujours en cours, du fait d'une urbanisation galopante, constitue un enjeu structurant. À cet égard, il est indispensable de préserver, à Mayotte, la notion de service public attachée à EDF. Le fait d'avoir confié, dans ce département, le pilotage de l'électricité à une société privée crée des aberrations dues à l'application d'une logique mercantile totalement déconnectée des réalités du terrain. Ainsi, la pose d'un compteur est actuellement facturée 409 euros et devrait prochainement coûter, selon les informations dont nous disposons, plus de 2 000 euros aux citoyens mahorais.
L'explosion démographique que connaît Mayotte pose de manière aiguë la question des investissements et de la production d'électricité : à ce jour, l'île dispose d'une puissance effective de 64 mégawatts, alors que les besoins atteignent 70 mégawatts pendant les pics de consommation. Cet état de fait se traduit par des coupures d'électricité quotidiennes et des incidents réguliers sur le réseau. Une hausse de 5 % à 10 % de la consommation est observée chaque année, sans qu'aucune perspective de production supplémentaire d'électricité n'ait été donnée. Il paraît impossible que des investissements soient réalisés à Mayotte sans l'engagement d'EDF en ce sens.
C'est pourquoi nous demandons, dans un souci d'égalité entre les territoires, un rapport sur l'opportunité de nationaliser Électricité de Mayotte (EDM), comme nous le faisons aujourd'hui pour EDF.