Bercy n'aura plus les mains libres car désormais, l'avenir d'EDF devra être discuté et voté par la représentation nationale. C'est un principe fort auquel nous adhérons, nous écologistes qui sommes attachés au parlementarisme.
EDF est en crise : elle est malmenée par les errances du Gouvernement sur la politique énergétique, étranglée par les dettes et ponctionnée de 8 milliards d'euros par l'État dans le cadre de l'Arenh pour sauver ses concurrents privés – qui sont contraints d'acheter sur les marchés le volume d'électricité consommé par leurs clients, alors que le volume d'électricité qu'EDF doit leur vendre à prix garanti a augmenté de 20 térawattheures. Le fleuron national de l'énergie risque en outre de voir détruite son organisation, qui a pourtant fait pendant soixante-dix ans le succès de ce service public : une structure unique, rassemblant différentes activités de production et assurant le financement des investissements les plus importants par les activités les plus rentables, comme les énergies renouvelables.
La crise énergétique que nous subissons depuis plus d'un an démontre que l'électricité n'est pas un bien comme les autres. La souveraineté énergétique de notre pays doit être une priorité absolue ; tout doit être fait pour la reconquérir et la conserver, afin d'assurer une production et une distribution de d'électricité de qualité, à la portée de tous les Français. Cette autonomie passe par l'existence d'un opérateur public puissant, mieux protégé contre les effets délétères d'un marché trop gourmand et les logiques boursières. Est-il utile de rappeler qu'un opérateur public puissant qui garde le contrôle de ses activités, c'est aussi de potentielles ressources pour l'État et la possibilité d'une redistribution au bénéfice des consommateurs ?