Il vise également à maintenir le régime pionnier des industries électriques et gazières. De quoi parle-t-on ? Ce régime s'appuie sur le système du service actif, permettant aux salariés ayant effectué dix-sept ans de service actif – ceux qui occupent les emplois les plus pénibles – de partir cinq ans avant l'âge légal, soit à 57 ans. On parle donc bien d'une reconnaissance différenciée de la pénibilité, une notion à laquelle semblent très attachés nos collègues de droite.
Mais pour éviter la décote, l'âge moyen de départ est aujourd'hui de 60 ans et sera sans doute de 62 ans en 2024. Ce n'est pas moi qui le dis, c'est Stéphane Chérigié, secrétaire national de la CFE Énergies, dont parlait tout à l'heure mon collègue Emmanuel Fernandes. On leur a donc déjà volé trois ans, bientôt cinq, et vous voulez leur en prendre deux de plus !
Hier soir, M. le ministre a fait un aveu fort intéressant, malheureusement passé un peu inaperçu : il a expliqué que, si le régime de retraite de l'Opéra de Paris – entre autres – n'est pas remis en cause, c'est parce qu'il concerne très peu de personnes et ne coûte donc pas cher. Le critère de choix est donc bien uniquement comptable, bien que M. le ministre s'en défende, et n'a rien à voir avec l'équité.