Votre réforme ne fait pas qu'imposer aux Français de travailler plus longtemps pour gagner moins une fois à la retraite, elle menace aussi de déstabiliser des secteurs stratégiques pour la souveraineté de la nation. En l'occurrence, les alinéas 9 à 11 de l'article 1er menacent l'avenir du secteur énergétique français.
Cet amendement vise à maintenir le régime spécial de retraite des secteurs de l'industrie électrique et gazière, que vous souhaitez supprimer alors même qu'il est excédentaire. Partout en France, près de 140 000 salariés assurent la construction et la maintenance des unités de production d'énergie et commercialisent ou distribuent l'électricité et le gaz. Comme l'a montré la pandémie de covid-19, ces emplois sont vitaux pour le quotidien de nos concitoyens et pour l'économie nationale. Il est donc nécessaire de fidéliser ces salariés et de valoriser leurs compétences. La préservation de ce régime spécial est d'autant plus importante que nous avons impérativement besoin de rendre attractifs les métiers du secteur de l'énergie. Alors que notre pays affronte la plus grave crise énergétique depuis la guerre, la nécessaire relance de la filière nucléaire, que vous avez saccagée, impliquera la création de près de 80 000 emplois dans les dix prochaines années.
Par cet amendement, le Rassemblement national refuse de cautionner l'inégalité créée par ce texte entre les salariés actuels et futurs du secteur de l'énergie. Nous voulons également mettre toutes les chances de notre côté pour reconstruire l'indépendance énergétique du pays, ce qui ne semble pas être votre cas, monsieur le ministre.