La totalité de l'enveloppe des subventions de l'État aux régimes spéciaux s'élève à 8,5 milliards d'euros environ. Il faut, certes, penser à ces femmes et à ces hommes qui ont travaillé ou qui travaillent aujourd'hui ou bien le feront demain au service de l'intérêt général par le biais d'entreprises particulières. Néanmoins, qui dit « régime spécial » dit « départ anticipé ». À cet égard, le ministre vient de le rappeler, il y aura des négociations de convergence pour progressivement décaler l'âge de départ. Il ne s'agit pas d'aligner tout le monde à 64 ans, les Français qui nous écoutent doivent le savoir. Il faut bien constater aussi que régime spécial signifie le versement de pensions plus élevées, soit en moyenne – je reconnais que ce mode de calcul écrase les disparités – 2 500 euros brut par mois quand la moyenne pour l'ensemble des salariés est de 1 510 euros par mois. Quant à la durée de versement des pensions, il convient de rappeler que, pour les hommes, c'est environ vingt-sept années de versements à la RATP comme à la SNCF, et près de trente-deux années pour les femmes. Et puis il y a la question de la pénibilité que nous devons reconnaître davantage et notre groupe Renaissance y travaille. Mais il faut rappeler qu'il n'y a pas de surmortalité chez les retraités des régimes spéciaux.
Par conséquent, mettre fin à terme aux régimes spéciaux, c'est non pas, comme on l'a entendu, mettre fin à des privilèges, abroger une anomalie, mais seulement établir l'égalité des Français devant la retraite. Je note d'ailleurs que la majorité de nos compatriotes est favorable à la suppression des régimes spéciaux.