Qui a dit : « Faut-il reculer l'âge légal qui est aujourd'hui à 62 ans ? Je ne crois pas […]. […] Tant qu'on n'a pas réglé le problème du chômage de masse dans notre pays, franchement, ça serait assez hypocrite de décaler l'âge légal. Quand aujourd'hui on est peu qualifié, quand on vit dans une région en difficulté industrielle, quand on est soi-même en difficulté, qu'on a une carrière fracturée, bon courage déjà pour arriver à 62 ans. C'est ça la réalité de notre pays. On va vous dire : Il faut maintenant aller à 64 ans. Vous ne savez déjà plus comment faire après 55 ans, les gens vous disent : Les emplois, c'est plus bon pour vous. C'est ça la réalité […]. »
Ces mots sont ceux d'Emmanuel Macron en 2019. Il a changé d'avis depuis, mais c'est toujours celui de 93 % des actifs du pays. Déjà, en 2019, les régimes spéciaux étaient érigés en boucs émissaires. Emmanuel Macron n'aime pas, bien sûr, le mot « pénibilité » – il en a d'ailleurs supprimé quatre des critères dès 2017. Or les régimes spéciaux répondent directement aux enjeux de la pénibilité dans les métiers concernés.