Mon intervention se situera dans le droit fil de celle mon prédécesseur car, je pense que vous le savez, l'unité est la clé de la victoire pour la mobilisation sociale. Au fond, cet article 1er et votre choix de commencer ce texte par les régimes spéciaux ne sont qu'une tentative éculée de pointer du doigt ceux qui, de haute lutte, ont gagné des droits, pour essayer de diviser un front. Vous incitez les Français à regarder du côté de ceux qui ont acquis de petits privilèges pour justifier votre réforme et pour éviter qu'ils ne regardent du côté de ceux que vous protégez vraiment, de ceux à qui vous avez offert de l'argent, notamment quand vous avez supprimé l'ISF – impôt de solidarité sur la fortune – ou quand vous avez instauré la flat tax.
J'insiste, vous invitez à regarder les régimes spéciaux pour occulter le fond résolument inégalitaire de votre réforme. À cet égard, les amendements visant à supprimer l'article et tous les autres que nous défendrons reviennent à dire la même chose : que vous ne nous diviserez pas. Les dispositions prévues à cet article ne sont lues que d'une seule manière dans la rue : comme un signe de plus de votre mépris à l'égard de tous ceux qui travaillent, qui ont des métiers difficiles, qui travaillent de leurs mains, et qui supportent les astreintes ou le travail de nuit grâce à un régime effectivement particulier.
Plutôt que de renforcer votre réforme, l'article 1er démontre simplement que celle-ci est profondément inégalitaire, qu'elle méconnaît la réalité du travail et qu'elle n'est conduite que pour faire des économies, sans se soucier de ce vivent les gens.