Monsieur le ministre délégué, hier, lors de votre intervention à la tribune, vous avez affirmé que ce serait la réforme ou la faillite : nous avons compris que vous aviez décidé de mettre de très gros sabots. Tout au long des débats, nous serons obligés de vérifier chacune de vos affirmations.
Nous avons déjà relevé plusieurs erreurs dans votre précédente intervention. Premièrement, vous affirmez que nous avons déposé des amendements d'obstruction. Or nous vous avons proposé trois jours de débat supplémentaires, en reportant la niche du groupe Socialistes et apparentés, qui doit avoir lieu le jeudi 9 février – vous avez refusé –, et en ouvrant des séances samedi et dimanche – vous avez encore refusé. L'obstruction, c'est vous !
Deuxièmement, au détour d'une phrase, vous avez fait référence à la loi de financement de la sécurité sociale pour 2023, « adoptée par le Parlement ». Non ! Le recours au 49.3 l'a fait passer, mais elle n'a pas été adoptée par le Parlement.
Troisièmement, vous avez cité Mésange. Pour tous ceux qui ne sont pas accoutumés aux modèles macroéconomiques, je précise qu'il s'agit d'un modèle que la direction du Trésor juge trop keynésien, parce qu'il a défendu une analyse des conséquences d'un recul de l'âge de départ à la retraite qui prévoit une récession ; aussi ne l'avez-vous pas retenu, lui préférant un modèle dit comptable – les mots nomment bien les choses. Vous préférez une approche comptable à une approche macroéconomique, qui analyse les conséquences.