Monsieur le ministre, votre réforme portant l'âge de la retraite à 64 ans est injuste et dure pour le monde du travail. À celles et ceux qui donnent déjà beaucoup en travaillant, vous demandez de travailler plus ; à celles et ceux qui peinent à joindre les deux bouts en travaillant, vous demandez de travailler plus ; à celles et ceux qui ont déjà bien du mal à vivre de leur salaire, vous demandez de travailler plus et de renoncer à deux ans de leur vie. En revanche, à tous ceux qui n'ont jamais gagné autant d'argent – les fonds de pension, les propriétaires d'actifs, ceux qui vivent de revenus financiers –, vous ne demandez rien. À ceux qui gagnent de l'argent en spéculant, en délocalisant notre industrie, vous ne demandez rien. Pire, vous continuez même à baisser leurs impôts, vous les gâtez et, par là, vous continuez de creuser le déficit du pays, avec pour résultat économique la désindustrialisation, un déficit commercial abyssal – de 163 milliards d'euros –, des services publics affaiblis et des travailleurs pauvres en pagaille.
Alors, oui, nous dénonçons cet article liminaire et votre réforme, parce que nous aimons le travail et les salariés. Nous aimons le travail qui rémunère, qui protège et qui soigne, le travail qui permet de prendre des congés payés, le travail qui permet de partir en retraite suffisamment tôt pour en profiter.
Votre article liminaire oublie ces millions d'hommes et de femmes, fiers de leur travail et qui s'y épanouissent. Non seulement votre réforme n'est pas humaine, mais l'article liminaire fait référence à une loi de programmation des finances publiques que cette assemblée a rejetée ! C'est pourquoi nous demandons la suppression de l'article.