Le second défi est financier puisque, malheureusement, les cotisations sociales ne suffisent qu'à financer 80 % du coût des retraites, qui représente un peu plus de 340 milliards d'euros. Le déficit structurel dépasse donc 30 milliards d'euros, comme l'a bien montré le COR. Je vous rappelle que l'État intervient déjà pour compenser ce financement insuffisant.
Il n'y a donc pas trente-six solutions. Baisser les retraites ? Nous ne le voulons pas. Augmenter les impôts ? Nous ne le voulons pas davantage. Je n'oublie pas que la réforme Touraine, souvent citée en exemple, a puisé cette année 2,3 milliards d'euros dans les poches des salariés français.
Le troisième défi relève de la justice sociale. En effet, on ne peut pas à la fois déplorer l'existence de petites retraites et refuser de résoudre le problème. On ne peut pas à la fois déplorer l'injustice terrible du système envers les travailleurs aux carrières hachées, qui ne peuvent partir à taux plein avant 67 ans, et vouloir la maintenir. Pourtant, les personnes concernées sont majoritairement des femmes. Je n'ai pas entendu sur les bancs de la gauche d'élus capables de les défendre.