Permettez-moi d'en rappeler les principes. Le premier d'entre eux est le suivant : travailler tôt, c'est travailler plus dur donc partir plus tôt. En effet, le taux d'activité des jeunes Français – 35 % – est inférieur de dix points à celui de l'OCDE, l'Organisation de coopération et de développement économiques, qui s'élève à 45 %, ce qui entraîne des pertes de recettes sociales et fiscales ainsi que des difficultés de recrutement pour des milliers d'entreprises.
Il y a donc urgence à inciter nos jeunes à entrer dans le monde du travail en échange du principe 60 ans, 40 annuités, dont bénéficieraient tous les jeunes ayant démarré leur carrière jusqu'à 20 ans. Ensuite, âge et durée de cotisation seraient progressivement portés pour tous à un plafond de 62 ans et 42 annuités selon l'âge d'entrée dans la vie active.
Vous ne répondez en rien à ce problème pourtant majeur pour l'économie française. Votre réforme risque au contraire de dissuader nombre de jeunes – cette France des BTS, les brevets de technicien supérieur, qui concourt tant à la prospérité nationale – d'entrer tôt sur le marché du travail.
Ces jeunes, nous ne voulons pas les punir en leur promettant une vie professionnelle sans fin mais bien les épauler, les revaloriser, les soutenir sans réserve. De surcroît, votre énorme omission, c'est la baisse annoncée des pensions, soit par la multiplication des pensions avec décote, soit par la suppression des pensions avec surcote que touchaient les Français qui choisissaient de travailler au-delà de 62 ans – et je ne parle pas des femmes en général, et des mères de famille en particulier, grandes sacrifiées de votre réforme.
Le deuxième principe, c'est le maintien des régimes spéciaux et des conditions spécifiques pour les professions des catégories actives et superactives.